L’IA générative, ou Intelligence Artificielle générative, bouleverse déjà notre quotidien et notre manière de travailler ; et cela ne va pas vraiment ralentir dans les prochains mois ! Elle peut améliorer notre efficacité en automatisant des tâches, en stimulant notre créativité ou encore en révolutionnant nos méthodes d’apprentissage. Face à ce séisme, déclenché par l’arrivée de ChatGPT, certaines écoles d’enseignement supérieur se sentent dépassées, quand d’autres sont des réfractaires de la première heure. Quelques-unes ont néanmoins compris que pour rester dans la course, intégrer l’IA générative à leurs enseignements n’était plus une option. L’École LDLC en fait partie, consciente de l’atout que représente la maîtrise de cette technologie sur le marché du travail.
L’évolution et les promesses des technologies numériques constituent des opportunités d’innover, d’entreprendre ou de transformer les entreprises. Ce constat est à l’origine de L’École LDLC. C’est donc naturellement que l’équipe de L’École a fait évoluer sa maquette pédagogique pour intégrer l’IA générative, et notamment la technologie GPT d’OpenAI, dans ses trois pôles d’enseignement : Technologies Numériques & Innovation, Entrepreneuriat & Gestion de l’Entreprise et Humanités & Perspectives.
“Nos futurs entrepreneurs doivent voir dans les IA génératives et toutes leurs déclinaisons opérationnelles de réelles opportunités de business”
La montée en puissance de l’IA générative soulève de nombreuses questions du point de vue sociétal, environnemental et éthique. Il s’agit par essence d’un sujet transdisciplinaire, d’où la volonté de L’École LDLC de l’intégrer à l’ensemble de ses enseignements.
“Apprendre à utiliser l’IA générative est indispensable dans notre École de l’entrepreneuriat par le levier des technologies numériques. La mission de notre équipe pédagogique est de faire intégrer au plus vite et au mieux ces technologies et outils qui bousculent déjà l’organisation des entreprises. Nos futurs entrepreneurs doivent voir dans ces solutions et leurs évolutions rapides des opportunités de business, avec l’avantage d’avoir de fait une longueur d’avance sur les autres.” C’est ainsi que JEAN NOEL LEFEBVRE, Responsable pédagogique du pôle Technologies Numériques & Innovation, résume la pensée de L’École LDLC.
L’IA générative, quésaco ?
L’IA générative est une technologie permettant aux ordinateurs de créer en autonomie du texte, des images, de la musique… Mais comment ça marche ? L’IA générative utilise principalement des réseaux de “neurones” et leurs algorithmes de “Deep Learning” (ou apprentissage profond). En bref, des modèles informatiques inspirés du cerveau humain selon la logique du biomimétisme. À partir d’une grande quantité de données permise par l’évolution des capacités de stockage et de l’explosion des puissances de calcul, ces modèles “apprennent” et deviennent capables de générer des contenus inédits grâce à leurs connaissances.
La technologie GPT : l’IA générative star
Le disrupteur le plus récent pour l’IA générative, ce sont les réseaux de neurones de type “transformer”. Ces derniers utilisent des mécanismes d’attention pour capturer des relations complexes entre différentes données afin de saisir des dépendances maillées à long terme. La qualité et la cohérence des créations générées par l’IA est ainsi considérablement améliorée. GPT (Generative Pre-trained Transformer ou transformeur génératif pré-entraîné) est la technologie basée sur des réseaux de neurones de type “transformer” la plus connue. Cette IA générative est entraînée sur une gigantesque quantité de textes et devient capable de répondre à des questions, rédiger des articles ou encore traduire, on parle alors de LLM (Large Language Model ou grands modèles de langages). ChatGPT, que l’on ne présente plus aujourd’hui, est un exemple d’application spécifique des LLMs.
ChatGPT comme “co-pilote” des étudiants de L’École LDLC pour l’apprentissage du code
Dès leur première année, les étudiants de L’École LDLC apprennent à se servir quotidiennement de ChatGPT. L’École s’est d’ailleurs tout récemment dotée de licences ChatGPT “Plus” à disposition des étudiants.
Outre les enseignements généraux sur l’utilisation de ce chatbot, les étudiants s’en servent comme assistant pour l’apprentissage du code (ou “co-pilote”). On parle de “pair programming”, une méthode consistant à former des binômes seniors/débutants pour coder ensemble. Sauf que dans ce cas, le senior, c’est ChatGPT : avec sa connaissance encyclopédique, il joue aussi le rôle de prof toujours disponible et infatigable !
Pour leur tout premier exercice, les étudiants ont ainsi été challengés sur la reproduction et l’animation du logo de L’École LDLC, avec ChatGPT en support pour générer du code Processing-Java :
Geppetto : l’assistant conçu par L’École LDLC
Pour continuer sur cette lancée, L’École LDLC a plus récemment conçu de A à Z son assistant GPT pour l’apprentissage des bases de la programmation en “classe autonome”. L’objectif ? Favoriser la curiosité et la mémorisation du vocabulaire de la programmation en Processing et Python. Les étudiants sont encouragés à explorer et à donner leur feedbacks pour que Geppetto soit encore davantage adapté à leurs besoins. Suivant le tutoriel de Ludovic SALENNE, facilitateur IA et Digital, il a donc fallu alimenter ChatGPT des supports de cours nécessaires (Processing et Python) et d’un glossaire de 53 termes “métiers” avant de le briefer sur les attendus en matière de pédagogie.
Après s’être présenté, chat Geppetto démarre le processus d’apprentissage en piochant l’un des mots clés du glossaire et interroge l’étudiant à ce sujet. Si l’étudiant apporte une réponse correcte, il complètera l’information. Si la réponse est erronée ou si l’étudiant dit ne pas savoir, l’explication complète sera délivrée, avec illustration par des analogies et des exemples de code.
Cliquez ICI pour la démonstration vidéo et ICI pour utiliser Geppetto avec une licence ChatGPT « Plus ».
Ces « co-pilotes » s’inscrivent dans une approche pédagogique complète, plus large, de l’IA. Fin novembre, les étudiants de troisième année ont ainsi étudié plus en profondeur le Deep Learning au travers de cours alliant théorie (histoire de l’IA, application, algorithmes d’apprentissage…) et expérimentations, dispensés par la société Neovision.
Les IAs et l’enseignement : une question de méthode
Naturellement, les possibles qu’offrent les IAs peuvent inquiéter ; en effet, leur développement aussi récent que rapide est vertigineux et suscite certainement autant de craintes dans les milieux éducatifs que d’engouement chez les technophiles.
Il nous a rapidement paru bon de les intégrer à nos enseignements. En effet, ces outils sont là, et plutôt que de les interdire, nous préférons accompagner les étudiants lorsqu’ils s’en emparent. Bien sûr, ce travail est d’autant plus complexe que nous ne maîtrisons pas totalement l’usage de cet outil et surtout ses prochaines évolutions, tandis que les questions éthiques et environnementales ont du mal à être binairement tranchées. Ainsi, il faut accepter une nouvelle posture et se convaincre qu’au XXIe siècle, un professeur ne peut pas tout maîtriser.
Yvelise Dentzer PhD, Responsable pédagogique du Pôle Humanités & Perspectives, estime que l’usage des IAs mérite d’être enseigné, justement pour renforcer l’esprit critique des étudiants. Ainsi, apprendre à hiérarchiser les informations, les analyser, en vérifier la véracité, établir les raisonnements nécessaires sont des mécanismes de la pensée qui doivent s’exercer dès lors que l’on travaille avec les IAs. Enfin, les enseignements de la philosophie et de l’éthique, de la rhétorique et de la méthodologie soutiennent des usages réfléchis des IAs et participent, aujourd’hui, des fondamentaux de la culture.
Nous sommes aussi curieux de vous entendre. Comment l’IA générative influence-t-elle votre pédagogie et vos enseignements ? Réagissez en commentaires !
Pour poursuivre la réflexion sur le sujet, L’École LDLC vous recommande :
- L’épisode 327 du podcast Génération Do It Yourself de Matthieu Stefani avec laurent alexandre : “ChatGPT & IA : Dans 6 mois, il sera trop tard pour s’y intéresser”
- L’interview d’Alain Goudey menée par Jean-Philippe Denis sur Xerfi Canal : “Business schools : enseigner et évaluer avec ou contre ChatGPT ?”
